samedi 27 août 2016

Sarajevo, août 2016, une semaine à la recherche des tranchées, 20 ans après la fin du siège.

Résidence dans la continuité du travail mené autour de l'installation "Scarifications" et de la cartographie à distance des tracés sur une photo aérienne
Du fond de la vallée à ces collines, un tour de ville des lignes de front.
Elles subsistent mais semblent progressivement s'effacer,
Certaines disparaissent, transformées en rue au milieu des anciens et nouveaux bâtiments,
Des arbres poussent parfois au fond d'elles, semblant y avoir trouvé un lieu protégeant leur croissance,
Tandis que des centaines de mètres sont en cours de déminage.

20 ans se sont écoulés,
Ces lignes marquent une histoire de la ville,
Elles ne racontent pas encore celle de ses habitants.
















dimanche 31 juillet 2016

Scarifications - Front Lines

Since the beginning of the conflicts, in Syria, Ukraine, and recently the brief clashes on the Eritrea/Ethiopia’s border, the press articles describe the events and situations using terms that sadly refers to our history. The First World War centenary in 2014 accentuated this feeling of "déjà vu". Journalists describe military works, such as "trenches", "bases" and military actions like "sieges" and "front lines." For all these words, we have references in mind, like for example the First World War trenches (1914-1918) and the sieges of Stalingrad (1942-1943) and Sarajevo (1992-1996). The urban context of the conflicts also refers to daily places in which we can identify ourselves, a neighborhood, a street, a hospital, a market place.
All those words are sometimes illustrated with photos and videos. However, this information is barely geotagged. If territorial control is monitored and updated regularly, location and description of the "military installations" and the impact of these conflicts is not. I’m interested into the landscape impacts of conflicts. This work is the result of an artistic and urban crossed approach. My thoughts are focused on the concept of “body-territory”. Five years ago, what began as a simple search for locating events in Syria to understand the territorial issues has gradually evolved into a mechanical and impulsive tracking of trenches on aerial views. This made and still make me feel indignation, anger, sadness and helplessness in front of what I discovered.This led me to create in 2015 the art installation "Scarifications", an inner cry.

Four conflicts, the same scars

Through the simple observation of the trenches on aerial views, we get a unique mapping of territories in conflict. Defensive or offensive trenches are the evidence of an edge, a border, existing, suffered or desired. These are dug everywhere, across the fields, cities, buildings. In my perception of the “body-territory”, these lines are the result of a scarification, open wounds in the landscape. As a combat zone, the scope of weapons implicitly creates a "no man's land." This status implies a cessation of the initial activity of the place. From the Sarajevo’s siege, to the Eritrea/Ethiopia’s border, the generalized war in Syria, or the Donbass war in Ukraine, all these territories with different geographies and time frames, have without exception similar scars.

From individual thoughts to collective action

It’s July 2016 and there isn’t any close sign of appeasement in the conflicts. In Ukraine, there are clashes every day and in Syria, bombings and attacks continue daily. The publication of the latest aerial views are showing even more trenches, formalizing more sieges and new borders.The approach I described above, either artistic or scientific, remains very limited or insignificant in front of the challenge to resolve all the conflicts.In France, we kept some trenches in a role of memory so the generations should not forget what took place on our territory, and what happened to the people.But we can do something here, by preventing new physical and mental trenches and it’s our responsibility of citizens in a country at peace, to welcome refugees and give them hospitality.

samedi 30 juillet 2016

Scarifications - Lignes de front - frontière entre l'Erythrée et l'Ethiopie

Autour de Badmé, l’un des champs de bataille de la guerre qui a opposé les deux pays entre 1998 et 2000, nous observons un réseau de tranchées et talus. Si certaines parties étaient présentes avant 2006, d’autres ont été créées depuis, jusqu’en février 2016. Cette prolifération est peut—être l’écho des affrontements sporadiques qui secouent régulièrement la frontière.


Scarifications - Lignes de front - Ukraine

Depuis le déclenchement des hostilités en 2014, nous distinguons clairement le déploiement des tranchées, sur les 400 kilomètres depuis l’est de Marioupol jusqu’à la frontière russe au nord de Louhansk. Plus d’un millier de ces structures militaires se sont visiblement développées en seulement 9 mois, jusqu’à juin 2015.
Prenons l’exemple de l’entrée de ville Est de Marioupol, au sud de l’Ukraine, sur la côte. Les premières tranchées d’un point de contrôle y apparaissent entre le 27 juillet et le 9 septembre 2014. Entre le 25 octobre et le 21 novembre, ce sont les tranchées d’une ligne de front qui sont creusées. Depuis, le système de défense n’a cessé d’être complété.
L’avenir nous dira si ces tranchées disparaîtront ou bien si au contraire nous assistons à l’émergence d’une nouvelle frontière.



Scarifications - Lignes de Front - Sarajevo

La photo aérienne la plus ancienne disponible date du 13 mars 2002 et couvre l’agglomération de Sarajevo. Nous sommes donc 6 ans après la fin du siège. Plus de 300 tranchées sont encore visibles et révèlent des portions de l’ancienne ligne de front. Les années suivantes, et ce jusqu’à la photo aérienne la plus récente du 26 octobre 2015, la reconstruction et la végétation effacent et dissimulent progressivement ces traces. Certaines collines conservent malgré tout des stigmates de ce conflit.

lundi 28 mars 2016

Scarifications - Lignes de front - Syrie

Les données accumulées sont édifiantes. D’un simple point de vue quantitatif, à l’échelle du pays, nous recensons environ 400 sites militaires et plus de 40 000 structures de type tranchées et talus (ce chiffre est certainement supérieur car nous n’avons pas été en mesure matériellement de dessiner l’ensemble des structures à l’intérieur des sites militaires). La grande majorité est concentrée sur l’axe nord nord-sud, de la Jordanie à la Turquie en passant les agglomérations. Les villes isolées à l’est, Racca, Deir ez-Zor, Hassaké, et Kobané sont aussi concernées. Plusieurs constats peuvent être établis.
Depuis la première photo aérienne disponible datant de 2000, soit 10 ans avant le déclenchement de la guerre civile le 15 mars 2011, l’ensemble des 400 sites militaires étaient déjà en place. C’est-à-dire que le pays était déjà extrêmement militarisé, avec une densité à notre connaissance unique au monde, aussi bien au sein des agglomérations qu’au regard de la superficie du territoire syrien.
Les tranchées et talus sont en constante évolution depuis 2011 et ce jusqu’aux dernières photos aériennes datant de fin 2014 à avril 2015 pour les plus récentes. Des fronts se sont mis en place progressivement et continuent à se structurer. Il est important de signaler que le rythme de mise en ligne des photos aériennes a considérablement baissé. En 2015, seules 3 villes ont fait l’objet d’une couverture ponctuelle, Damas (janvier et avril), Al Sheikh Maskin (février) et Racca (février). Or le rythme restait croissant, avec par exemple sur Alep une photo en 2010, cinq en 2011 et 2012, quatre en 2013 et sept en 2014. Dix-huit mois sans nouvelle publication, cela revient à devenir aveugle.
La carte ci-dessous présente uniquement les sites militaires.

samedi 19 mars 2016

Aerial views of the syrian territory showing either creation of trenches or demolition of an entire neighborhood.

Scarification





Amputation






dimanche 6 septembre 2015

Scarifications - Lignes de front

Vidéo projetée dans l'installation Scarifications

Le territoire survolé est la Syrie, sur une bande d'une centaine de kilomètre entre Damas au nord à Deraa au sud à la frontière avec la Jordanie.

Chaque trait jaune représente une tranchée ou un talus. Les plus petits font quelques mètres, les plus grands plusieurs centaines, voire milliers.





samedi 5 septembre 2015

Scarifications






Scarifications

Installation

Samedis 5, 12, 19 et 26 septembre de 15h à 19h

2 passage Josset, Paris 11





« Février 2011, une révolution éclate et embrase la Syrie.
Égrenés dans les médias, les noms de quartiers, villes et régions révèlent la toponymie d'un pays. Mais les cartes sont rares. Depuis 4 ans, pour mieux comprendre l’étendue géographique de la contestation, je repérais au mieux ces lieux. En parcourant la photo aérienne, je découvris et recensais des centaines de tracés, tranchées et talus, lacérant au fil des ans la terre fertile des campagnes, le bitume et les jardins des villes, jusqu'aux sables du désert, traces funestes d'un territoire militarisé.
Dans la continuité de "Towards a Human Topography", l’installation met en relation cette scarification du territoire, observée à distance et projetée, avec la présence charnelle de deux corps sculptés en suspension, entre la vie et la mort. »

Projection, Capture d’écran, 10 min, 2015
L’élaboration de son contenu est à l’origine de l’installation. La projection révèle l’échelle et l’ampleur des tracés. Les zooms les plus proches montrent des barrages routiers d'une dizaine de mètres, les vues générales révèlent un territoire de 150 km de long. Le rythme de plus en plus rapide révèle l’urgence de témoigner et la difficulté de comprendre ce qui se déroule.
Chrysalide de tissu, Drap de soie sauvage, fil de lin, 2014
Œuvre réalisée en 2014, elle symbolise une enveloppe de soi, un état passé. Ici, elle marque l’innocence devenue linceul, marionnette suspendue.
Chrysalide de terre et métal, Fil de fer, terre, herbe, bois, 2015
Corps de grillage et terre, il symbolise le territoire militarisé, vécu comme une douleur. De l’herbe a été plantée pour illustrer l’espoir et la renaissance possible. Des graines, de la terre et de l’eau sont à la disposition des visiteurs qui souhaiteraient eux aussi matérialiser leur espoir. L'installation s'étalant sur 4 semaines, des pousses apparaitront peut-être.
Caisse, bois, 2015, en collaboration, réalisée par JF le Scour
Symbole de l’exode, la caisse fait aussi référence au lieu de l’installation, « à côté ». JF le Scour déplie des boites qui s’ouvrent sur des histoires. Cette caisse et le corps de métal et de terre qu’elle abrite s’articulent avec les caisses « potagers » disposées dans le passage Josset. Peut-être les rejoindra-t-elle un jour.


Remerciements
Jean-François, pour son invitation à exposer « à côté » et ses talents de menuisier
Alison Wynn pour tous nos beaux échanges et ses encouragements
Annie et Jean-Paul Pinon, pour leur soutien inestimable.

Samedi 5 septembre 2015

Photographies : Mathieu Eveillard (www.mathieueveillard.com)






















samedi 9 mai 2015

Mise au Mur, A côté

Empreintes

Installation

Samedis 9, 16, 23 et 30 mai de 15h à 19h

2 passage Josset, Paris 11

www.acote.be
thecroute.com




Empreintes, car mes mains, en sculptant le tissu, laissent une trace, comme une forme d’autoportrait. La toile devient d’une certaine manière ma peau, une identité.
Quelle identité avons-nous ? La main et ses empreintes digitales et ses lignes uniques, est un outil fascinant. C’est en observant ma main se fermer et s’ouvrir en tendant au maximum les doigts que le processus des empreintes est né. Pour donner ses empreintes ou bien analyser ses lignes de la main, il faut tendre la paume. Les moindres plis sont alors révélés.
D’une certaine manière, ne pourrions-nous saisir notre véritable identité qu’en nous dépliant ? Mais être ainsi déplié, c’est aussi donner l’illusion de notre relief initial.
Cette toile d’identité révèle tout en trompant l’œil. La découverte de soi et de l’autre prend du temps et les interprétations se multiplient à chaque rencontre. L’observateur peut commencer un voyage visuel imaginaire au cœur des plis :

Le regard survole une vallée puis bientôt une chaîne de montagne enneigée pour replonger dans les méandres d’une cellule, rencontrer un visage, pour s’éloigner le long d’une ligne de vies.

Les Empreintes racontent ainsi plusieurs échelles : humaine avec les mains qui froissent le tissu, macro et microscopique selon les ressentis, avec des paysages ou des cellules et enfin onirique, avec les figures que l’imagination découvre.

Mise au mur

L’installation répond à l’invitation de JF le Scour. Elle est exposée sur l’espace de transition avec l’espace public qu’est la façade d’un immeuble et plus précisément son rez-de-chaussée derrière lequel se trouve A côté. L’installation se déroule sur 4 semaines, avec 4 après-midis de production in-situ.

Empreintes est donc abordée comme une résidence artistique dont l’atelier serait la rue, ouvert aux yeux en permanence, ouvert aux échanges toutes les semaines, révélant et partageant le processus, dont le rendu réagirait aux rencontres qui y laisseraient leurs empreintes.



Samedi 9 mai 2015



copyleft : A côté


copyleft : A côté

crédit photo : Mathieu Eveillard

copyleft : A côté


Samedi 16 mai 2015

copyleft : A côté




dimanche 1 mars 2015

Towards a Human Topography - feedback



UmanG's Photography


Minette Mangahas

" Experiencing the spooky out-of-body experience that showcased Frenchman Laurent Pinon’s creativity was equally good as Indonesian artist Syaiful Ardianto’s ‘bathroom art’ which elicited laughter from the audience "

Refracting Rooms - An extraordinary art show, in Sakal Times, 2 March 2015